La gentiane, le papillon
et la fourmi
Passionnés de mycorhizes ? Et bien sachez que les symbioses dans la nature sont nombreuses et tout aussi étonnantes. Parmi elles, découvrons de la fable de la gentiane, du papillon et de la fourmi.
Parmi ces nombreuses symbioses dans la nature, fourmis et plantes forment souvent une association efficace ! Les plantes à fleurs attirent les fourmis par leur nectar sucré, quand ces dernières les protègent en retour contre les insectes phytophages, ou herbivores. D’autres fois, les fourmis se chargent de la dispersion des graines et s’en nourrissent en retour d’une partie riche en lipides et protéines. Mais saviez-vous qu’il existe aussi une symbiose particulièrement surprenante entre la gentiane, la fourmi… et le papillon ?
Un drôle de ménage à trois
L’azuré de la croisette et l’azuré des mouillères ont un cycle de vie complexe. Ces petits papillons bleus ne pondent leurs œufs que sur les gentianes : en particulier la gentiane croisette pour le premier, et la gentiane pneumonanthe ou gentiane des marais pour le second.
Mais pourquoi une telle restriction ? Rien n’est laissé au hasard… Après la ponte et l’éclosion, la chenille réside une dizaine de jours sur la plante pour s’en nourrir, avant de se laisser tomber au sol. Elle émet alors des phéromones semblables à l’odeur émise par le couvain de fourmis rouges du genre Myrmica. Et c’est là que ces dernières interviennent ! Avec ce leurre olfactif, la chenille attire les fourmis qui l’emportent dans la fourmilière. Elle y passera alors l’hiver et pourra se nourrir à loisir de la nourriture réservée aux larves de fourmis, jusqu’à sa transformation en papillon le printemps venu. Mais l’échange n’est pas unilatéral : les fourmis profiteront de leur côté du miellat que la chrysalide secrètera par des glandes spécialisées.
Étonnant, non ?
Ces mutualismes ne sont pas rares dans la nature mais sont néanmoins très fragiles. Ainsi, si l’une des espèces disparaît, l’autre ne pourra survivre !