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Quand choux et rhubarbes se passent de mycorhizes

août 2019 | par Garden_Lab

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95% des plantes terrestres ont besoin d’une alliance avec les champignons mycorhiziens pour vivre. Les 5% restants ont choisi d’autres stratégies dans l’évolution. Mais alors, qui sont-elles et comment font-elles ? Brassicacées, Chénopodiacées et Polygonacées nous livrent la réponse.

La colonisation des continents par les plantes il y a 400 à 500 millions d’années a été rendue possible grâce en particulier à l’association des végétaux primitifs avec les champignons, qui leur ont servi de « racines ». L’autre évolution ayant permis cette colonisation est l’apparition de vaisseaux conduisant l’eau à travers la plante.

De leur côté, les plantes aquatiques n’ont aucune difficulté à absorber directement les éléments nutritifs présents et dissous dans l’eau, et ne forment pas de mycorhizes.

D’autres plantes, comme les nouvelles variétés de grandes cultures telles que le blé, l’orge, ou le maïs sont de plus en plus dépendantes des apports en engrais. Elles dépendent donc de moins en moins des mycorhizes et deviennent parfois même incapables d’en tirer bénéfice.

Toutefois, 5% la proportion des espèces végétales terrestres sont naturellement pas ou peu mycorhizées.

Choux, betteraves et rhubarbes font bande à part

Quelques familles de plantes font exception dans le règne végétal terrestre et ne forment pas de mycorhizes. On retrouve notamment les brassicacées (chou, navet, colza, moutarde), les chénopodiacées (betterave, épinard, quinoa) et les polygonacées (rhubarbe, oseille, sarrasin). Dans leur forme sauvage, ces plantes étaient des rudérales, c’est à dire des plantes pionnières capables de coloniser rapidement des lieux habités par l’homme (sols érodés, talus ou murs). Dans des sols dépourvus de matière organique, elles ont donc tout intérêt à ne pas dépendre des champignons ! Cette stratégie adaptative leur permettant de coloniser un milieu inhospitalier à d’autres plantes implique cependant que le sol soit riche en éléments nutritifs facilement accessibles.

Une autre hypothèse est évoquée par Daniel Wipf, professeur de biologie et de physiologie végétale à l’université de Bourgogne et spécialiste de la mycorhize à arbuscules. Ces plantes auraient, au cours de l’évolution, développé des mécanismes leur permettant une absorption très efficace de nutriments comme l’azote organique par exemple.

A lire aussi > Nourrir la qualité avec la mycorhize

Au potager, choux, betteraves, radis et navets ont donc décidé de se passer des champignons !

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