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« Préserver le sol est essentiel »

juin 2019 | par Garden_Lab

Dans les jardins de Villandry, Laurent Portuguez jardinier en chef, donne la priorité à la protection du sol depuis l’arrêt des traitements chimiques et la volonté de cultiver le jardin en bio.

Les 7,5 hectares de jardins du château de Villandry en Indre-et-Loire sont connus dans le monde entier pour ses images de carrés potagers impeccablement jardinés, ses terrasses, ses kilomètres de buis, ses 1000 tilleuls…
« C’est un jardin paysager qui peut s’apparenter à de la culture intensive, explique Laurent Portuguez, chef jardinier à Villandry depuis 2008. Le potager d’ornement s’étend sur un hectare.  Deux cultures se succèdent dans l’année : une première au printemps, essentiellement occupée par les salades, et une seconde en été, avec une gamme de légumes plus variée. Les choix végétaux sont  guidés par les formes et les couleurs pour créer un tableau végétal, qui ne peut souffrir de faiblesse ni d’irrégularité. » Une salade qui disparaît est aussitôt remplacée. Imaginez un peu : 2000 à 3000 plants de remplacement sont cultivés en pot simplement pour palier les manques éventuels.

Passage à la culture biologique

En 2009, l’ensemble des jardins passe en culture biologique, les traitements chimiques sont stoppés. L’attention de l’équipe se porte alors sur le sol. Celui-ci fait l’objet d’un passage de Grelinette, vous savez, cette fourche à bêcher à dents et à double manche. « Cela permet d’éviter la destructuration du sol due au bêchage », ajoute Laurent.
Sachant que l’essentiel de la vie microbienne se concentre dans les dix à vingt premiers centimètres du sol, il est en effet essentiel de ne pas retourner cette couche superficielle au risque de l’exposer au soleil et d’en détruire son activité biologique.

Pour préserver davantage encore la vie de ce sol, Laurent Portuguez explique que les engrais organiques sont de moins en moins utilisés au profit des amendements « qui permettent de l’aérer». De fait, un sol aéré est un sol qui vivra mieux biologiquement parlant. Ainsi, un sol fertile est composé entre 25 et 50% d’air !

« Grâce à cette attention portée à la qualité du sol, nous arrivons à obtenir des plantes et des légumes généreux. Les plants de remplacement continuent d’être cultivés mais servent surtout à faire de belles photos, conclut le chef jardinier de Villandry.

Retrouvez l’intégralité du témoignage de Laurent Portuguez dans la vidéo « Le bonheur des plantes est sous nos pieds », conférence discussion du 5 juin 2019 à Jardins, Jardin à Paris, organisée par Premier Tech Horticulture et animée par Garden_Lab.

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