Les tomates communiquent pour se défendre !
Le fait est désormais admis et l’on sait que les plantes sont capables de communiquer entre elles. Beaucoup d’espèces d’arbres et d’herbacées peuvent alerter leurs semblables par voie aérienne en cas de danger, grâce à la diffusion de composés organiques volatils. Mais il semblerait que certains signaux circulent également sous nos pieds. Les tomates nous l’ont prouvé…
Les plantes saines sont capables de se défendre contre les attaques d’agents pathogènes et d’herbivores en réagissant aux signaux chimiques émis par les autres plantes attaquées. S’il est bien établi que de tels signaux peuvent être transmis par voie aérienne, les plantes peuvent également communiquer entre elles par le biais de réseaux mycorhiziens communs, qui interconnectent les racines des plantes. Pendant longtemps, les recherches se sont axées sur le transfert de nutriments carbonés d’une plante à l’autre. Rien n’indiquait alors que des signaux de défenses pouvaient également être échangés par l’intermédiaire d’un tel réseau.
Ce mécanisme a été démontré en 2010 et en 2014 par le chercheur chinois Yuan Yuan Song. En étudiant des plants de tomates dont certains infestés par une chenille puis par un champignon, il a démontré que les plants sains exprimaient différents gènes de résistance et produisaient des hormones et enzymes de défenses avant même d’être attaqués. Ainsi, lorsqu’il tombe malade, le plant de tomate prévient ses congénères via un message transporté par le champignon mycorhizien. Grâce à l’alerte transmise, la tomate saine se défend !
Les réseaux mycorhiziens jouent un rôle important dans les interactions entre plantes au sein d’un écosystème. Les expériences menées ces dernières années n’ont permis de révéler qu’une partie du processus. Ainsi, la compréhension de ces mécanismes ne fait que commencer !
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