Des mycorhizes pour aider les abeilles !
La mycorhize qui lie les champignons avec les racines des plantes rend plus d’un service à ces dernières. Mais saviez-vous qu’elle influe également de manière indirecte sur d’autres interactions ? Notamment celle entre les plantes à fleurs et les pollinisateurs. Tiens donc, et si la mycorhize pouvait aussi aider les abeilles ?
Les fleurs savent y faire avec les pollinisateurs… Elles les attirent avec leur couleur, leur forme, leur parfum et leur nectar sucré. En les butinant, les insectes se couvrent de pollen qu’ils transportent de fleur en fleur, assurant ainsi la pollinisation. Cette dernière est un élément clé de la reproduction de certains végétaux et le mode de fécondation privilégié des angiospermes, les plantes à fleurs. De leur côté, les plantes contribuent à l’alimentation des insectes en leur fournissant le nectar et le pollen en excès. Insectes et plantes à fleurs évoluent ainsi ensemble depuis des millions d’années. À l’instar de la mycorhize, cette relation très étroite s’appelle un mutualisme et joue un rôle majeur dans nos écosystèmes.
Mais que vient donc faire la mycorhize dans tout ça ?
Venons-en au fait : en améliorant la nutrition des plantes, les champignons mycorhiziens permettent à ces dernières d’être plus attractives : augmentation du nombre et de la taille des fleurs, des parfums plus intenses, augmentation des substances attractives recherchées par les insectes, et donc meilleur taux de pollinisation. Voilà donc un autre avantage de l’association mycorhizienne ! Elle participerait ainsi au maintien des interactions présentes dans les écosystèmes, et favoriserait par la même occasion certains services éco-systémiques comme la production de miel par les abeilles. Convaincus ?
La mycorhize fleurit au jardin !
Mycorhize et pollinisation sont aujourd’hui menacées par nos pratiques de culture. Au jardin, sur la terrasse ou au balcon, quelques gestes pourront favoriser ces deux interactions bénéfiques : choisir des espèces de plantes qui garantissent des floraisons successives, espacer les tontes des pelouses, laisser la flore sauvage se développer ou encore créer des espaces d’accueil pour les butineurs… Dès le printemps, pensez à planter lavande, ciboulette, dahlia, ou encore bourrache, rose trémière, tournesol dans du terreau avec mycorhizes ; car si l’attractivité des fleurs dépend de l’état nutritionnel des plantes, en pot, certains substrats stérilisés rendront impossible la présence de ces champignons mycorhiziens.